26 mai 2009

CANNES 2009

Après un coup de fil d'un ami qui souhaite descendre à Cannes voir le Haneke, je décide sur un coup de tête, il n'était pas question d'aller à Cannes cette année, de filer à l'anglaise avec lui. On débarque donc chez une amie qui nous héberge gracieusement dans son agréable studio à dix minutes du Palais du Festival. C'était mardi dernier vers 23h, avec 1h de retard pour cause d'un suicide en station le Creuzot sur la ligne TGV... Premières coupes de champagne à la soirée du CNC sur la croisette où officie DJ OUF, je croise mes collèges de Strasbourg du bureau d 'accueil des tournages.

Premier matin on se lève aux aurores et on commence la fameuse recherche des places pour notre premier film à Cannes. 5 min avant la séance un inconnu me donne sa place pour INGLORIOUS BASTERDS de Quentin Tarantino, je suis au premier rang:


J'étais bien curieux de découvrir le tarantino après avoir atterri sur le tournage du film par hasard en novembre dernier à Berlin! Le verdict: des scènes d'anthologies mais souvent interminables (2h45), des fulgurances d'ultra violence toutes les 20 min: la mécanique tarantinesque à plein régime. La bonne surprise: un acteur autrichien polyglotte hallucinant écrase tout sur son passage Brad Pitt (un rôle microscopique) et Mélanie Laurent (qui joue comme un poisson) inclus; son nom: Christophe Waltz.


A peine sorti on se remet en quête de places pour le film suivant, Alain Resnais sort d'une voiture devant moi, il entre dans le palais du festival, je prends une photo. Quelques minutes plus tard j'ai réussi à rentrer pour la projection des HERBES FOLLES, mon camarade aura eu moins de chance. Monté des marches émouvantes que je suis depuis l'intérieur de la salle, Resnais attends ses comédiens directement depuis le haut des marches. Standing ovation très longue lorsqu'il rentre dans la salle.



Le film me laisse perplexe, je me suis énormément ennuyé à 86 ans le cinéaste se renouvelle parait-il? Il y a toujours Sabine Azema, il y a toujours André Dussolier, toujours c'est lumière orange et bleu feutré, toujours une romance tarabiscoté... Je ne suis pas du tout séduit même si on perçoit la poésie, l'absurde, le cynisme parsemé ci et là.

Dernier film de la journée en séance de minuit DRAG ME TO HELL de Sam Raimi, en costume noir et noeud papillon nous montons les marches. L'équipe du film est là, la salle exulte.


Jusqu'en enfer est un film jouissif, film d'horreur anti-crise. L'histoire: une banquière punie par une cliente qui lui jette un sort, possédé par un démon elle vit trois jours de démence et de vision arrivera-t-elle à s'en débarrasser? On flippe autant qu'on rit énormément. Sam Raimi nous fait peur avec des bouts de ficelles et on se demande bien comment il réussi, un nanar 5 étoiles.







Deuxième jour, levé aux aurores pour A L'ORIGINE de Gianolli, après avoir obtenu des places par miracle la séance est complète, heureusement le film est aussi projeté dans la salle du soixantième. Une histoire passionnante pour un grand téléfilm de 2h30, décidément ce cinéma français.



Après une longue sieste, on se met en quête de places pour le Haneke: LE RUBAN BLANC pour lequel on est spécialement descendu, nous voulons absolument assisté à la séance avec l'équipe du film à 22h. La quête est longue je ne trouvera le précieux sésame que bien plus tard après avoir enfilé mon costume.




L'image est sublimissime, un noir et blanc très piquet, contrasté à l'extrême, des cadres très fixes. Hypnotique! 1913, un village Prusse, des événements étranges raconté par un instituteur, des enfants troublants, des parents rigoristes. Le coup de force provient de sa faculté à poser un thriller sans jamais en résoudre l'intrigue, tout en dressant en même temps (ou principalement pour d'autres) un constat sur l'éducation par l'éducation par l'idéologie (ici le rigorisme protestantisme) et une certaine lutte des classe en début du XX° siècle. Haneke a son habitude s'intéresse à la noirceur humaine la faisant ressortir ci et là dans des scènes d'anthologies (le médecin et sa maîtresse jouée par Suzanne Lothar)

Dernier jour, LE TEMPS QUI RESTE d'Elia Suleimann, un chef d'œuvre humoristique que le manque de perspective narrative fait paraître extrêmement long (2h30 encore). Il s'agit de l'histoire de la Palestine de 1948 à 2008 du point de vues des souvenir du père du cinéaste et de siens.



Vu à Paris après le Palmares, le Almodovar encore un grand paresseux, il nous refait le coup du tournage (déjà dans Volver et La Mauvaise éducation), le coup du lourd secret (...boring!), il oublie même en route une partie du scénario!!! La vengeance du fils??? Son film??
Pénélope Cruz iradie l'écran heureusement.