7 avril 2009

10 MOVIES/ 10 COMMENTS

Frost/Nixon, l'heure de vérité. De Ron Howard dont on attend rien sauf de nous divertir efficacement une fois par an est la bonne surprise du mois. Maître du cinéma mainstream U.S, faiseur acharné, c'est avec plaisir qu'on se replonge dans l'histoire de cette interview de Nixon dans les années 70 par un animateur de talk show anglais. Construit comme un thriller on ne s'ennuie pas une seule seconde, les comédiens principaux et secondaires (Rebeca Hall, Kévin Bacon) sont excellents. L'intrigue au rythme soutenu sans fioritures est une démonstration de force. Sans être un chef d'oeuvre, ni le film de l'année, ce duel passionnant est conté sans prétention formel. Décidément il faudra s'habituer que des personnalités affables (Ron Howard!, George Clooney!!) fassent de super films politique sur l'histoire américaine.

Énorme déception pour le nouveau film de Téchiné dont j'aime à penser que les films m'influencent. Ces trajectoires d'adolescents, la sexualité naissante, le sud-ouest, monter à Paris, autant de choses auxquels j'ai pu m'identifier dans ses opus précédents. La Fille de RER me laisse pantois, l'utilisation du fait divers du RER était une promesse. Pourquoi? Parce que ce fait divers était, c'est le propre d'un fait divers: "extra-ordinaire" il justifiait donc un film pour en remonter aux sources, aux origines; restées inexpliquées une fois le mensonge dévoilé. C'est ce que Téchiné fait, mais tout est faux apprend t'-on!!! Le film est une adaptation d'une pièce de théâtre qui à tout inventé.
A quoi bon? A quoi bon nous éclairer avec cette fausse histoire, aussi plaisante soit-elle. Ensuite, échec de la mise en scène le film est divisé en deux chapitres complètement inutiles.
Duvauchelle est exécrable, Catherine Deneuve est parfaite mais inutile. Pourquoi ne pas prendre une autre actrice? En fait Téchiné se moque de son fait divers, il l'utilise pour décrire la trajectoire d'une jeune fille paumée à l'entrée de la vie comme il le fait d'habitude. A cela il ajoute un kyrielle d'histoire inutile: Catherine Deneuve retrouve un vieil ami, l'avocat juif Michel Blanc (Les temps qui changent, déjà fait), sa belle fille Ronit Elkabaz représente la communauté juive à elle seule où presque !!, obnubilé par la bar mitzva de son fils, son mari Mathieu Demy, n'est pas très bon non plus.

En gros, Téchiné paresseux, esquive son sujet pour faire un portrait d'une jeune fille paumée (ou d'une génération) et un film choral inutile. Dommage


Le dernier Brisseau est une déception, un vrai ratage même. On l'avait pourtant soutenu pour Les Anges exterminateurs et face à la calomnie. Cette fois ci, il sombre dans l'auto parodie et sombre dans le ridicule. La quête initiatique de la jeune fille à la rencontre du plaisir pur, du non conventionalisme et du sens de la vie entre autres est grotesque, la leçon de vie ennuyeuse. S'il continue comme ça on aura du mal à penser qu'il ne se branle pas devant ses films, ses héroïnes aux cheveux laqués et aux corps d'actrices pornos, avec des petits décolletés de soubrettes m'épuisent un peu. Revoyez plutôt Chose Secrètes. Jean-Claude, on t'aime, on te pardonne, on attend le prochain!

Ce téléfilm d'ARTE est tout à fait plaisant, voir jouissif après la patience des adultes dans L'Esquive ou Entre les murs, on a un plaisir coupable à voir Adjani mener ses petits t*** du c** par le bout du nez avec un flingue et on se fiche un peu que le discours sur l'éducation soit superficiel, les jeunes antipathiques (voir diaboliques) que les acteurs secondaires cabotinent (Berroyer, Podalydes). Néanmoins le film permet de relancer le discours à l'extérieur, et on ne le lui demande pas plus.

J'ai enfin vu Séraphine. Un superbe film où le destin de l'héroïne ma serré le ventre plus d'une fois. D'une sensibilité et d'une grâce simple c'est tout simplement un beau film.

Impitoyable est un très bon film, j'aime beaucoup Eastwood, néanmoins ses réflexions sans fin sur la violence justifiée et individuelle (Million Dollar Baby-la boxe, Mystic River- la vengeance, Gran Torino- la défense...) m'agace un peu alors qu'il est un conteur hors pair. Même si à chaque fois la violence tourne au fiasco et au plaidoyer anti-violence (paradoxalement), sa fascination pour le sujet ne me semble pas toujours noble. L'histoire change mais c'est toujours un portrait de l'Amérique qu'il dresse, grand bien nous en fasse.

L'histoire vraie de Roberto Zucco qui m'avait glacé le sang dans Faites entrer l'accusé, ici en film, passionant.

Uzak, un film du turc N.B Ceylan. Un homme au chômage qui sa campagne pour chercher du travail en ville, il va vivre chez son cousin, un urbain solitaire, dans son appartement à Istanbul. Tout les opposent, cette réunion non désirée finira par exploser. Le face à face des deux hommes dans l'appartement se fait sourdement entre deux balades dans la ville. Uzak soulève par ce qu'affrontent ses deux hommes dans leur vie des sujets universels: solitude, peur, renoncement, accomplissement... bouleversant et subjuguant!

Une comédie de Woody Allen hilarante en hommage à Shakespeare. Un de mes films préférés du cinéaste rayons comédies avec Guerre et Amour. A noter qu'il sortira cette année son 40 ième film: Whatever Works.

Encore un Woody, pas très enthousiasmant cette fois ci, cette histoire de tueur qui rode est un peu ennuyeuse. On y croise néanmoins Jodie foster, Kathy Bates et... Madonna