31 juillet 2010

LES MOISSONS DU CIEL


Les Moissons du Ciel, 1979, est le deuxième film de Terrence Malick après Badlands et 20 ans avant La Ligne Rouge ou Le Nouveau Monde est un chef d'oeuvre mélancolique. On y suit un trio de prolétaire: un couple et une petite fille qui se font passé pour frère (Richard Gere) et sœur dans leurs déplacements à la fin du XIX° siècle au Etats-Unis.

Après s'être battu avec le contremaître d'une usine à Chicago, le trio s'enfuit par le train et se font embauché dans une grande propriété comme ouvriers agricoles, le propriétaire souffreteux (Sam Sheppard) tombe amoureux de la fausse sœur...

Aux grands paysages, les grands thèmes: l'exploitation de la classe ouvrière ou l'ascension sociale, mélangé à une histoire d'amour tragique. Des thèmes commun avec Katie Tippel (1975) un des premiers films de Verhoeven qui m'est cher. On pense à Heavens Gates de Michael Cimino pour sa démesure dans la reconstitution minutieuse de cette époque ou au plus récent There will be Blood, sans le discours sur l'identité américaine. Ici on oscille plus entre un réalisme documentaire passionnant sur les moissons et un onirisme subjuguant des paysages filmés par Malick. Une merveille!!!

23 juillet 2010

TAKING OFF



1971, Milos Forman filme le fossé des générations entre les hippies et leurs parents. Une jeune fille de 15 ans de bonne famille a fugué pour passer un casting d'une comédie musicale, ses parents morts d'inquiétudes vont partir à sa recherche dans New-York. En 2010 Taking off ressemble à documentaire, Milos Forman a su saisir l'aura d'une époque qu'on se prend en plein la figure. Mais ici on suit plutôt les parents et le fossé qui les sépare de leurs enfants. Sans être à charge contre l'establishment que représente ces parents, Forman présente une analyse plus subtile: les parents n'apparaissent pas réactionnaires mais perdu dans leur valeurs: celle des 50 années précédentes. Au moins deux moments extraordinaires: le club des parents des enfants fugueurs qui regroupent tous les parents bourgeois dont les enfant ont "fugué" pour devenir hippies où l'on apprend au parent à fumer et la scène d'ouverture du film :15 minutes de casting chant pour une comédie musicale à laquelle essaye de participer notre fugueuse, un concentré de sonorité 68 qui vous chatouille les oreilles. Un délice.

22 juillet 2010

FLORENCE + THE MACHINE









Il n'est jamais trop tard pour découvrir une artiste. Je ne sais pas comment j'ai pu passer à côté.
J'écoute en boucle depuis le mois de juin.





INCEPTION



Inception est le 7ième film de Christopher Nolan après Following, Mémento, Insomnia, Batman Begins, The Prestige et The Dark Knight; son meilleur depuis l'étourdissant Mémento. Nostalgique à jamais de Matrix, il me semblait impossible qu'un jour je ressente à nouveau un tel sentiment d'innovation, de trouvailles scénaristiques (en 2010 c'est encore possible). Et pourtant il y a un parallèle évident avec Matrix où des individus en groupe se branche sur un monde parallèle pour effectuer une mission; si Néo devait sauver le monde, ici, Cobbs (Dicaprio) monte une mission pour un but personnel. Dans Matrix le monde parallèle était virtuel situé dans des ordinateurs ici il s'agit de l'esprit d'un autre, d'un rêve, du cerveau d'un autre individu dans lequel on se connecte par le sommeil.

Le rêve: un territoire sans limite façonné par l'esprit humain: bien plus puissant que n'importe quelle machine. C'est là que Cobbs et son équipe effectuent leurs missions illégales pour y voler des secrets enfouis pour le compte d'autres clients; de l'espionnage industriel à l'échelle de l'inconscient. La poésie d'un Gondry (La Science des Rêves) laisse ici place a une vision plus cynique et capitaliste du rêve.

This story has never been told comme dirait une célèbre Geisha. C'est en effet le sentiment qui ressort en premier de Inception écrit par Christopher Nolan lui même. L'histoire est si dense, si complexe, une cathédrale narrative comme dirait les Cahiers, qu'elle aurait pu être une un concept télé étirable sur plusieurs saisons. Nolan crée un univers entier avec des règles très précises qui engendrent des trouvailles scénaristiques bluffantes: le rapport du temps entre le rêve et la réalité ou le principe du rêve dans le rêve et les protocoles qui vont avec. Sans jamais perdre de vue la mission principale (bidonner l'esprit de l'héritier d'un grand empire industriel) la film arrive à prendre le temps de créer sa propre mythologie.

Inception est un grand film d'action, un grand film fantastique, un grand film de braquage. Du divertissement de haute volée.

TOY STORY 3



Enfin après 10 ans d'attente le voilà TOY STORY 3 et la réussite est totale. Pourtant après le rachat de Pixar par Disney et l'arrêt temporel de la 2D chez Disney, les équipes de Disney avaient commencé à faire leur Toy Story 3 sans Pixar: outrage suprême. Heureusement les départements animations de Disney et Pixar fusionnèrent et John Lasseter devint le directeur du pôle animation: Toy Story 3 retourna donc chez Pixar et 4 ans plus tard voilà le travail!!!

A 17 ans Andy ne joue plus avec ses jouets et part à l'université, après quelques péripéties, ils se retrouvent dans une garderie pour enfant et vont chercher par tous les moyens de retrouver Andy.

On retrouve ici comme dans les grands Pixar (Toy Story 1 et 2, Nemo, Monstre et Cie, Les Indestructibles, Ratatouille) un récit à plusieurs niveaux qui régalent enfants et adultes dans de nombreux instants à double lecture. L'humour est omniprésent et on a droit dans cette épisode à une grande évasion hommage à toutes les évasions du cinéma. De grandes émotions dans cet épisode du à la prédilection de Pixar ne ne pas avoir froid yeux et d'évoquer à la suite: la fin de l'enfance, l'angoisse de l'abandon et de la solitude, l'approche de la mort, la séparation. Tout ça dans un film pour "enfant": de la très grande animation.

19 juillet 2010

CARTE BLANCHE

TOURNEE

Au centre
Contre l'unanimité générale je n'ai pas aimé Tournée. J'irai le revoir d'accord mais mon visionnage de Cannes ne m'en a laissé jusqu'à présent qu'un souvenir interminable de scènes naturalistes. Si l'humanité des actrices est indéniable le coté tranche de vie tranche de gâteau m'a étouffé. Mais j'irai le revoir je vous dis.

COPIE CONFORME



Le film jugé le "plus accessible" d'Abbas Kiarostami est d'une lourdeur théorique barbante avec une métaphore sur la copie conforme omniprésente: la copie conforme dans l'art vaut elle l'œuvre originale, le film est il la copie conforme de Voyage en Italie de Rosselini où un couple se déchire en voyageant, le couple du début du film (qui semble se rencontrer) est il le même couple qu'à la fin (qui semble se connaître depuis des années)?? Autant de questions sans intérêt ne serait ce que pour la masturbation intellectuelle à laquelle vient se prêter Jean-Claude Carrière dans une apparition bavarde. Sans parler des artifices de mise en scène: Kiarostami ne filme pas les paysages, il y a aussi cet affreux tête à tête au restaurant en face caméra. Néanmoins, le film présente principalement une vision du couple et du rapport à l'autre qui peut parler à beaucoup de gens mais qui moi me déprime et m'emmerde. Après 20 ans de vie commune, le couple se parle comme deux inconnus, l'abîme entre les deux semble total, l'homme (l'autre) reste opaque, inaccessible, distant, mystérieux, incontrôlable pour la femme (Binoche) qui parle, qui pleure, qui se lamente, se morfond, exulte. Une vision pessimiste (réaliste vous me direz, mais pas obligatoire...) à se passer la corde au cou qui je l'espère vise plus le rapport universel à l'autre que la différence machiste entre les hommes et les femmes. Peut être le film aurait été plus intéressant en faisant de l'homme le personnage principal.

TAMARA DREWE



Le nouveau film de Stephen Frears est une comédie délicieuse qui met en scène le retour dans son village de Tamara Drewe une jeune fille jadis moche qui désormais attaché de presse à la ville s'est faite refaire la nez et va faire désormais tourné la tête de tout le village et d'un chanteur de rock sexy, notamment dans la résidence des écrivains qui voisine sa maison.

Il ne faut pas en dire plus il y a aussi deux ados intrigantes, un chien, des vaches, une femme trompée. Une comédie champêtre so british par le facétieux Stephen Frears ça ne se refuse pas.

LE PREMIER QUI L'A DIT


C'est l'histoire d'un fils qui revient de Rome dans sa grande famille industrielle pour faire son coming-out mais son frère provincial le fait avant lui et fait faire une attaque cardiaque au père, renié de la famille c'est désormais le fils citadin qui doit reprendre les reines de l'entreprise. Va t'il faire son coming-out au risque de tuer son père?

Vu à Berlin en février dernier ce film à eu le mérite de réveiller le public du festival qui s'ennuyait à mourir, enchaînant les films anonymes à la chaîne la surprise du double coming-out fut totale. Ce rafraîchissement bien venu à valu au film son petit buzz sur les pavés couverts de glace de Postdamer Platz, où personne n'osait avouer l'avoir vu et aimer avant de découvrir que tout le monde l'avait vu. C'est typiquement le genre de film inenvisageable au festival de Cannes où l'on attends des films pointus et subtils. A Berlin, les bonnes intentions (contre l'homophobie ou faire rire) et la sincérité de l'auteur suffise car ce film à vocation "populaire" usent des stéréotypes à foison sur l'Italie, l'homosexualité, les femmes ... etc mais le comique de situation est excellent et les homophobes sont toujours hilarant. Il faut voir le père honteux prendre son café sur une place publique ou la mère faire du shopping pour comprendre.
Le film à fait 1 million d'entrée en Italie, espérons qu'il marche un peu en France

COPACABANA


Non, ce n'est pas la couverture hideuse d'un Marie-Claire mais le dernier film avec Isabelle Huppert dont la fille Lolita Chammah tient un petit rôle. Lorsque sa fille lui demande de ne pas venir à son mariage parce qu'elle a honte d'elle, Babou (Huppert...) reprend sa vie en main; elle rêve aussi de partir au Brésil.

Enfin un bon film français!!!! (avec le Assayas et le Amalric). Marc Fitoussi dont j'ai très envie à présent de découvrir le premier film réussi une comédie très émouvante qui à l'intelligence de raconter plusieurs histoires à travers une seule apparente ( le chemin à parcourir pour retrouver sa fille) c'est aussi un film sur le monde du travail. Babou trouve en effet un job de vendeuse d'appartements à Ostend en Belgique et va devoir affronter plusieurs épreuves: l'exploitation, sa collègue-colocataire, sa boss (Aure Atika: la parfaite salope). C'est aussi un film sur les conséquences de choisir qui ou comment on veut être dans la vie: une baba cool inconséquente (la mère), une fille rangée, un punk à chien (Magali Woch), une petite bourgeoise (Noémie Lvovski), une fille carrée (Aure Atika)... etc. Copacabana c'est un film sur la réconciliation d'une mère avec sa fille, mais surtout un film sur "l'Autre".

Si c'était un article de Marie-Claire, je vous demanderai de tourner la page et d'effectuer le test: Ai-je une mère Babou?


SPLICE


Splice ou le mythe de Frankeinstein par le réalisateur de Cube, Vincenzo Natali. Deux scientifiques (Adrien Brody et Sarah Polley) créent des être vivants hybrides en utilisant l'ADN de plusieurs espèces vivantes afin d'en utiliser les cellules à but médical, alors qu'on leur demande d'arrêter leur recherche pour industrialiser une protéine, ils créent un être hybride à partir du génome humaine: DREN naît.
Il est fascinant comme le cinéma fantastique se dépatouille des conventions pour faire du neuf et il faut bien le talent d'un Vincenzo Natali pour faire passer la pilule. Comment arrive t'il à nous tenir en haleine (la première partie du moins) avec des thèmes aussi éculés: la science pervertie par l'industrie (Alien), l'éthique contre le progrès, la créature incontrôlable... Si la première partie est assez réussie et ressemble à du Cronenberg années 80, avec même de l'audace (inceste avec la créature) le film finit pourtant par une banale course-poursuite monstre contre créateurs des plus lassante.

7 juillet 2010

CHANEL COUTURE



Défilé Chanel Haute Couture hier soir au Grand Palais avec un décor plus gigantesque que jamais: un lion géant de 10 mètre de haut sur 15 mètres de long. Après avoir mis les robes sur leur portant vers 14h30 et regarder les avions du 14 juillet passer au dessus de la verrière du Grand Palais. Ce fut un ennui mortel jusqu'à 20h pour accueillir les invités dont:

Jessica Alba, Milla Jovovich, Joana Preiss, Lou Doillon, Mme Chirac, Mme Lang, Jack Lang, Mme fillon, Elisa Sednaoui, Rinko Kikuchi, Anna Wintour, Carine Roitfeld, Mlle Agnès, Alexandra Golovanoff, Leighton Meester (une Gossip Girl), Jon Kortajanera!!!! (arf), Loïc Prigent, Susan Tabak, Natalia Vodianova, Izia



Mon panier de celebrity- spotting étant plein on a bien profité des 64 robes de la collection et de la musique de Michel Gaubert.

Mon dernier Chanel!!!?

3 juillet 2010

KELIS - FLESH TONE


Kélis s'est pris une volée de bois vert pour cette album jugé "d'eurodance trop guetta-ïsé " alors que des titres réjouissant se cachent parmi d'autres plus pompiers! 4th of July et Song for the baby sont des titres parfaits. L'Intro et 22nd Century sont pas mal non plus. Acapella, le 1° single aux basses un peu énervantes, a un refrain néanmoins séduisant et entêtant.