1 mars 2010

CINEMA BEST OF FEVRIER


Que reste t-il de Brothers plus d'un mois après l'avoir vu? Pas grand chose, pourtant j'adore le principe d'un schéma digne d'une tragédie grecque à travers les frasques d'une famille middle-classe. Ce qu'il y a d'intéressant c'est de partir d'une histoire invraisemblable pour voir comment elle se développe: en gros la réapparition d'un mort (qui était en fait prisonnier) est censé plonger les protagonistes dans des sentiments inédits et les spectateurs aussi.

Jim Sheridan adorateur de grand drames familiales (Au Nom du père) nous sert quelques scènes d'une cruauté délicieuse où les enfants deviennent de parfait petits monstres innocent. La femme et le frère n'ont même pas couché ensemble mais le revenant devient paranoïaque quand même. Les séquels post-traumatiques du soldat transforme le film en banal film anti-guerre. Pour ces trois acteurs qu'on adore le verdict est assez différent Natalie Portman est complètement effacée dans ce rôle d'épouse républicaine, Tobey Maguire cabotine et axaspère, Jake Gylenhall super sexy s'en sort pas mal du tout.




Brokeback Mountain + Arrête moi si tu peux = I love You Phillip Moris, cette équation permet de comprendre assez rapidement les deux ressorts du films, un film d'arnaqueur et une romance impossible pour une dramédie dont les audaces se cachent sous une esthétique mainstream (l'affiche, les acteurs, le ton). Sous une légèreté permanente nous est conté l'histoire sinistre de Steven Russel à qui ses parents révélèrent à l'age de dix ans qu'il fut adopté, et qui passa la première partie de sa vie à chercher sa mère en devenant flic et qui une fois trouvée se fait renié par elle immédiatement. Si ce n'était pas Jim Carrey on serait proche de l'insoutenable car ce n'est que le début. Le génie du film consiste à avoir transcender la vie de Steven Russel (une histoire vraie) en comédie ainsi chaque élément dramatique se transforme en progression narrative: un terrible accident de voiture devient l'occasion pour Russel d'avouer son homosexualité à sa femme! (You are what?) Jusqu'à la fin cette histoire tragique est sublimée en romantisme et qui plus est: homosexuelle. Audace suprême: la dernière tentative de Russel pour reconquérir Phillipe qui dans un autre film aurait été la blague de plus mauvais gout du XX° siècle mais qui ici reste à sa place dans un ultime soubresaut de romantisme.
Une histoire et un propos audacieux cachée sous une coquille mainstream (Luc Besson, Ewan Mc Gregor, Jim Carrey) Merci!



Un film d'animation délicieux, où les personnages sont torturés par leur problème existentiel: Mr Fox est accro aux vols de poules (pas banal pour renard, Mme Fox n'arrive pas à faire décrocher son mari, leur fils est si différent mais alors SI différent (tellement crypto) qu'il complexe devant son cousin parfait que son père préfère. Une histoire familiale qui correspond parfaitement à l'univers de Wes Anderson (de Tenanbaum au Darjeeling) et qui s'approprie avec son dandysme habituelle parfaitement cette histoire de Roald Dahl (James et la pèche géante, Charlie et la chocolaterie). L'humour fin de Wes fait mouche et l'ironie est constamment présente. Les enfants ne retiendront pas grand chose de ce film que le combat des renards et des animaux du sous sols contre les 3 fermiers des alentours et les autres humains.



J'avais tellement envie d'aimer ce film comme j'avais adoré les deux films précédents de Monsieur Scorsese Aviator et The Departed. L'enquête qui s'annonce passionnante devient un gouffre d'ennui tellement la progression est freinée par des flash back inutiles qui nous montre que notre bon héros est vraiment traumatisé. Puis le film oublie presque son enquête pour se concentrer sur une possible machination des dirigeants de l'asile qui ont l'air vraiment pas net. Mais Dicaprio qui devient de plus en plus fou cligne beaucoup de yeux et la lumière aussi. Bref on pédale dans la semoule quand l'histoire avance un peu pour finir sur une révélation grand guignol dont j'avais deviné la teneur avant d'être entré dans la salle. Le film pour nous achever dans sa dernière minute fait trois pas en arrière en nous offrant un dialogue final ambigu. Sur la lobotomie revoyez plutôt Suddenly Last Summer, où les flash backs semblaient au moins justifié.




Un très beau premier film sur le deuil, la solitude, le couple, la rencontre, l'homophobie dans les années 70. Un scénario très resserré: sur une seule journée, qui pourra paraître mince à certains mais qui se concentre sur autre chose: comment un homme va entrevoir la fin de son deuil en une journée alors qu'il avait prévu que ce soit sa dernière?. Tom Ford pour son premier film a trouvé le livre parfait pour exprimer le deuil qu'il a vécu lui même à une époque de sa vie.




Dans l'Angleterre conservatrice des années 60 une jeune lycéenne va rencontrer un homme de deux fois son age et découvrir la liberté jusqu'à mettre sa scolarité en danger. Un film au charme fou, un roman d'apprentissage où la jeune actrice excelle avant un final moralisateur convenu. La reconstitution de l'époque est très réussi!

BERLINALE 2010