19 juillet 2010

COPIE CONFORME



Le film jugé le "plus accessible" d'Abbas Kiarostami est d'une lourdeur théorique barbante avec une métaphore sur la copie conforme omniprésente: la copie conforme dans l'art vaut elle l'œuvre originale, le film est il la copie conforme de Voyage en Italie de Rosselini où un couple se déchire en voyageant, le couple du début du film (qui semble se rencontrer) est il le même couple qu'à la fin (qui semble se connaître depuis des années)?? Autant de questions sans intérêt ne serait ce que pour la masturbation intellectuelle à laquelle vient se prêter Jean-Claude Carrière dans une apparition bavarde. Sans parler des artifices de mise en scène: Kiarostami ne filme pas les paysages, il y a aussi cet affreux tête à tête au restaurant en face caméra. Néanmoins, le film présente principalement une vision du couple et du rapport à l'autre qui peut parler à beaucoup de gens mais qui moi me déprime et m'emmerde. Après 20 ans de vie commune, le couple se parle comme deux inconnus, l'abîme entre les deux semble total, l'homme (l'autre) reste opaque, inaccessible, distant, mystérieux, incontrôlable pour la femme (Binoche) qui parle, qui pleure, qui se lamente, se morfond, exulte. Une vision pessimiste (réaliste vous me direz, mais pas obligatoire...) à se passer la corde au cou qui je l'espère vise plus le rapport universel à l'autre que la différence machiste entre les hommes et les femmes. Peut être le film aurait été plus intéressant en faisant de l'homme le personnage principal.

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